La solitude est bien l'hôtesse 
Qui convient à ce lac profond :
Son saule unique et lui se font 
Le vis-à-vis de la tristesse.

Immobiles ou se mouvant 
Ils joignent leurs mélancolies, 
Par les froidures, sous les pluies, 
Dans le soleil et dans le vent.

Ils échangent même en secret 
Ce qui les charme ou les distrait. 
L'arbre a des oiseaux dans ses branches,

Il les montre au Lac qui, toujours, 
A fleur d'eau lui montre à son tour 
Ses belles carpes et ses tanches !

Maurice Rollinat